Rougeurs localisées, sensations d'inconfort, tiraillements... Comme 43 % des consommatrices françaises vous affirmez avoir la peau « sensible »* ? Mais est-ce vraiment le cas ? L'est-elle depuis votre naissance ou bien est-ce survenu sur le tard, revenant et repartant au gré des saisons ou de votre rythme ? Pas si simple de diagnostiquer une peau sensible. « Les signes cliniques sont peu visibles - simple rougeur ou sécheresse - alors que les sensations d'inconfort type picotements ou brûlures sont majeures, voire insupportables pour certains, explique le Dr Philippe Deshayes, dermatologue, consultant pour La Roche-Posay Laboratoire dermatologique. Les poussées surviennent après l'application d'un cosmétique, lors de l'exposition au chaud, au froid, d'une variation brusque de température, d'un stress ou d'une émotion. » Il ne faut pas la confondre avec une « peau sensibilisée », résultat du contact de la peau avec un allergène (fréquemment le nickel). « Cette réaction allergique est un phénomène inflammatoire qui met en jeu notre système de défense immunitaire. »
Il ne s'agit pas non plus d'une pathologie type dermatite atopique (eczéma), souvent héréditaire et qui remonte à l'enfance, dont les symptômes sont proches. Pour les peaux dites « sensibles, réactives ou intolérantes », les dermatologues parlent d'une « inflammation neurogène qui met en cause les médiateurs de la conduction nerveuse ».
Pourquoi vous ? Pourquoi aujourd'hui et pas le mois dernier ? « La vie en milieu urbain est source de multiples agressions. Si l'environnement a des conséquences sur la peau, le rythme n'est pas à négliger. Toutes les femmes, quel que soit leur âge, leur type ou couleur de peau peuvent vivre des moments où leur peau ne réagit pas comme d'habitude et est fragilisée », explique Peggy Amiot-Peyrot, responsable communication scientifique Lancôme. Cette sensibilité n'est pas forcément définitive et peut s'apaiser avec les bons soins et un meilleur équilibre global de l'organisme. Voici les scénarios les plus courants.
Les mécanismes. « Le stress et le pic de cortisol qu'il génère engendrent la production de deux neurotransmetteurs, la substance P et l'adrénaline, qui affolent les récepteurs de nos cellules cutanées et provoquent une réaction inflammatoire », explique le Dr Didier Coustou, dermatologue conseil pour Ducray.
Les conséquences. S'il s'agit d'un stress chronique, au mieux, cela se traduit par des poussées inflammatoires ponctuelles et localisées comme le fameux « feu aux joues ». Mais cela peut aller jusqu'à « des affections cutanées liées au système immunitaire, telles que l'acné, la dermatite atopique, la rosacée, le psoriasis ou l'eczéma bien plus douloureux, si les allergènes pénètrent la barrière », détaille Anna Persaud, docteure en biochimie et CEO de la marque This Works. Et si le stress est continu, les dommages sur la peau de cette inflammation chronique sont encore plus importants puisqu'ils accélèrent le vieillissement avec l'apparition de taches, de rides ou de couperose qui arrivent à bas bruit. Le fameux « inflammaging ».
La solution. De la douceur ! Utilisez des formules avec des actifs aux vertus calmantes et anti-inflammatoires telles que la vitamine E, l'aloe vera ou la racine de caroube. En cas de stress, respirez profondément pour réduire le pic de cortisol redouté, à l'aide d'un mix d'huiles essentielles d'eucalyptus, d'encens et de lavande.
Les mécanismes. À pied ou à vélo en ville, la pollution est une menace croissante pour notre bien-être et celui de notre peau. « Le diamètre des particules fines peut être inférieur à celui d'un cheveu. Elles peuvent pénétrer dans les pores et entraîner une oxydation qui altère le film hydrolipidique, premier rempart contre la pollution », selon Anna Persaud. Les particules polluantes oxydent le sébum de surface, entraînant des réactions pro-inflammatoires.
Les conséquences. Une oxydation excessive et donc un vieillissement accéléré. « Les radicaux libres produits au contact de la pollution environnementale attaquent les lipides et les protéines à la surface de la peau et les rendent moins fonctionnels, si bien que la fonction barrière n'est plus correctement assurée », détaille la Dre Nadine Pernodet, vice-présidente Skin Biology & Bioactives, Global R&D chez Estée Lauder. À cela s'ajoutent froid et vent qui accentuent la perte insensible en eau, créant une double source d'inflammation.
La solution. Se protéger. Le matin, adoptez un soin bouclier dont la formule filmogène (à base de polysaccharides par exemple) agit comme un top coat à la surface de la peau pour empêcher les particules de carbone, de métaux lourds et de pollution d'adhérer. Le soir, après un bon nettoyage, optez pour une formule anti-inflammatoire qui apaise le feu, à base d'acide salicylique et de resvératrol anti-irritants et apaisants. Boostez votre routine avec une bonne dose d'antioxydants du type vitamines C et E qui neutralisent les radicaux libres et renforcent la capacité de défense naturelle des cellules.
Les mécanismes. Notre sommeil est défini par notre rythme circadien qui s'adapte grâce à l'exposition régulière à la lumière et à l'obscurité. C'est ce qui régule aussi bien notre humeur que notre niveau d'énergie ou nos hormones. Nuits agitées, arrivée d'un bébé... « Un sommeil perturbé entraîne fatalement des problèmes au niveau de la peau, car les cellules contiennent leur propre horloge biologique qui, la nuit, est réglée sur le mode réparation et renouvellement », indique Anna Persaud.
Les conséquences. Quand tout va bien, les cellules-souches remplacent les anciennes cellules par de nouvelles, pleinement opérationnelles. D'où la peau fraîche et pulpeuse au réveil après un bon « beauty sleep ». « Mais en cas de désynchronisation, les cellules n'ont pas le temps de réparer tous les dommages, des molécules inflammatoires sont générées ainsi que des radicaux libres qui endommagent les lipides et les protéines de surface, détaille Nadine Pernodet. La peau étant en incapacité de se renouveler, la barrière perd en qualité. »
La solution. Aider la peau à se resynchroniser d'elle-même, avec le coup de pouce d'un sérum hydratant et réparateur capable de stimuler la synchronisation et la purification nocturnes de la peau. C'est encore mieux avec un parfum apaisant de camomille ou de lavande qui encourage la détente.
Les mécanismes. Smartphone, tablette, ordinateur et même ampoules Led diffusent une lumière bleue qui peut dérégler l'organisme. « L'exposition le soir inhibe la libération de mélatonine, l'hormone induisant le sommeil, pouvant perturber notre rythme circadien », explique Anna Persaud.
Les conséquences. Une déshydratation plus importante, car la teneur en eau de la peau suit également un rythme quotidien. « En temps normal, la perte insensible en eau est plus importante la nuit car la barrière cutanée est plus fine et plus perméable. Mais elle est encore plus importante chez les personnes qui dorment mal, prévient la CEO de This Works. Cela peut renverser l'équilibre naturel de l'évaporation de l'eau à travers les couches dermiques et déclencher des réactions allant de la rougeur matinale à l'hypersensibilité, en passant par l'apparition de rides et la perte d'élasticité. » Et ça ne s'arrête pas là ! De nouvelles recherches suggèrent qu'une exposition à long terme à la lumière bleue pourrait dérégler la mélanogénèse. À la clé : un vieillissement accéléré avec l'apparition de taches plus nombreuses du côté où l'on tient son Smartphone.
La solution. Le matin, appliquez un soin doté d'un SPF pour limiter l'apparition de taches et le vieillissement prématuré. Portez des écouteurs pour éloigner au maximum l'écran du téléphone de votre visage. Le soir, délaissez vos écrans au moins une heure avant de vous coucher, et profitez de la nuit, où la barrière est aussi plus perméable aux actifs cosmétiques, pour gorger la peau d'actifs hydratants comme la glycérine humectante et émolliente et la pro-vitamine B5 réparatrice et apaisante.
Les mécanismes. Outre le jet-lag qui perturbe le fameux cycle circadien, l'air plus sec généré par la climatisation favorise la déshydratation. Le taux d'humidité est de 40% à l'intérieur et de 60% à 80% à l'extérieur, or il descend à 20% dans la cabine d'un avion.
Les conséquences. La capacité de régénération de la peau faiblit d'un coup. À la clé : des rougeurs dues à la dilatation des vaisseaux sanguins, des tiraillements et des sensations d'échauffement dus au manque d'eau, menant parfois un excès de sébum sur la zone T et à l'apparition de petits boutons.
La solution. Hydratez votre peau en amont en faisant une cure de masques trois jours avant votre départ et en posant un sheet mask, si possible pendant, et après le vol. Cela augmente le taux de NMF (Natural Moisturizing Factors) dans l'épiderme et renforcer le film hydrolipidique. Pensez aussi à boire beaucoup d'eau durant tout le voyage. En cas de réel inconfort, une crème apaisante à base de neurosensine limite les sensations d'échauffement et de picotement en inhibant les capteurs nerveux au niveau de la peau.
Envie d'une peau toujours plus clean et éclatante ? Sachez que la superposition de plusieurs produits contenant des ingrédients désquamants (tels que des AHA, des exfoliants ou des éclaircissants pour la peau) peut avoir un effet néfaste sur la qualité de la barrière cutanée et sa capacité à résister aux irritations. À terme, cela peut mener à une réelle sensibilisation de la peau qui nécessite d'éliminer purement et simplement ces actifs de votre routine, et ce, même à petite dose.
1. Avec de l'avenanthramide anti-irritante : Crème Visage Apaisante Hydratante Sensibiafine Riche, Biafine, 14,90 Euros. 2. Contre l'eczema des paupières : Dexyane MeD Palpébral, Ducray, 14,40 Euros.3. Squalane, gingembre et bisabolol réparateurs : Hydratant pour Visage en Quête de Répit, Aésop, 47 Euros.4. Une cure de masques SOS : Rénergie Multi-Cica Gel Apaisant cure de 7 monodoses, Lancôme, 79 Euros.5. Un traitement de nuit « reset » : Advanced Night Repair Intense Reset Concentrate, Estée Lauder, 86 Euros.6. Un mix d'huiles essentielles antistress : Roll-On Stress Check Breathe In, This Works, 22 Euros.7. Contre les inconforts du contour des yeux : Tolériane Ultra Yeux La Roche-Posay, 19 Euros. 8. Une texture cocooning : Masque de Nuit Velours aux Fleurs de Safran, Sisley, 100 Euros.
*Source : étude Mintel data 2018.
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