Il s'appelait Antonin et parlait très bien le français. Sans domicile fixe bien connu des habitants du quartier de l'hôpital et des associations narbonnaises, son corps sans vie a été retrouvé ce mercredi matin vers 6h30 à proximité de la Maison médicale de garde.
Âgé d'une quarantaine d'années, l'homme se serait écroulé dans la rue après avoir fait un malaise, d'après les images de vidéosurveillance. Dépêchés sur place, les secours n'ont rien pu faire pour le réanimer et ont constaté son décès.
Originaire d'Europe de l'est, l'homme avait déjà été victime d'un malaise cardiaque peu de temps auparavant. La veille au soir, deux groupes qui effectuaient une maraude étaient allés à sa rencontre alors que des températures négatives ont été enregistrées pendant la nuit.
"On est passées vers 21h30, il dormait profondément à son endroit habituel, près d'un distributeur, avec un collègue. Il avait son caddie et s'était enveloppé dans des cartons. On a essayé de le réveiller mais il ronchonnait alors on a laissé un sac de nourriture pour eux deux", témoignent Elise et Jessy, deux bénévoles très peinées après l'annonce de sa disparition.
Un autre groupe est ensuite passé aux alentours de 23 heures. "Il était très alcoolisé mais il semblait bien protégé et à l'abri. Finalement on a appris ce matin qu'il était décédé certainement en se rendant à son point de rendez-vous habituel, près du boulodrome du plan Saint-Paul", ajoute Benoît Perez, responsable de l'association la Bande de copains et l'une des dernières personnes à avoir croisé Antonin avant que la rue ne l'emporte.
"Cela fait cinq ans que j'ai commencé les maraudes et je l'ai toujours connu. Il était toujours très gentil et très poli, même s'il était marqué par la vie. Il était aussi très protecteur avec nous. C'était un homme au grand cœur, on n'a jamais eu de soucis avec lui", se souvient Elise, bénévole à Narbonne solidaire pendant tout ce temps.
"Il faisait un peu partie de nos chouchous. S'il avait déjà trouvé à manger ou eu ce qu'il lui fallait, il ne nous demandait rien et le laissait pour les autres. On lui avait déjà proposé une solution d'hébergement mais il voulait garder cette liberté avec son chien", relate à son tour Patrick Santamaria, responsable de Narbonne solidaire.
"Il est mort de la précarité. Il était très fatigué et le froid n'a pas arrangé sa santé. Il n'est pas normal de mourir à cet âge dans la rue alors qu'on a déjà enterré un autre SDF il y a seulement un mois. Un de plus, ça se banalise, ça paraît normal", déplore enfin Benoît Perez.
À Narbonne Solidaires comme à la Bande de copains, une soixantaine de bénévoles interviennent presque tous les jours auprès d'au moins une vingtaine de SDF à Narbonne.
Eudémonisme : tout savoir sur cette philosophie du bonheur
GO
Comment Danielle Collins est redevenue championne malgré l'endométriose
GO
Effets de l’huile de palme sur la santé : quels dangers ?
GO
Obligation vaccinale à Lourdes : l'employée d'un centre de dialyse déboutée
GO