L'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), en partenariat avec le Secrétariat à la condition féminine, diffuse un document qui propose de soutenir un traitement médiatique adéquat de la violence conjugale. Découlant de la Trousse média sur la violence conjugale, cet outil s'adresse aux professionnels des médias de l'information, aux étudiants en journalisme, aux personnes intervenant auprès des victimes et des agresseurs, de même qu'au grand public.
Les médias jouent un rôle primordial dans la sensibilisation du public à la violence conjugale. Une couverture inadéquate de la violence conjugale peut entraîner, notamment, une culpabilisation ou une stigmatisation des victimes et une déculpabilisation de l’agresseur. À l’opposé, un traitement médiatique adéquat peut mettre en lumière la complexité souvent méconnue de ce phénomène, et ce, sans porter préjudice aux victimes et à leurs proches.
Dans la sphère médiatique, l’événement couvert est souvent le plus grave, voire celui qui est fatal. Or, il est important de ne pas présenter un cas de violence conjugale comme relevant d’un événement unique ou d’un incident isolé, par exemple, suivant un conflit ou une séparation récente. En effet, les comportements précédents de l’agresseur s’inscrivent dans une dynamique de violence conjugale et ne doivent pas être ignorés. « Comme la violence conjugale est un phénomène cyclique, pouvant s’étaler sur plusieurs années, on doit inscrire l’événement couvert dans cette escalade de violence, afin de ne pas banaliser les gestes commis par l’agresseur en amont », explique Dominique Gagné, conseillère scientifique à l'INSPQ.
L’information médiatique diffusée en cas de violence conjugale, lorsqu’elle est juste et ne véhicule pas de préjugés ou de stéréotypes, peut contribuer à mieux informer le public et à favoriser la non tolérance de cette violence dans la société. « Par exemple, inclure dans un article de presse de l’information pouvant refléter les manifestations physiques ou verbales de la violence conjugale peut contribuer à ce que les victimes et les conjoints ou conjointes ayant des comportements violents se reconnaissent et susciter la mobilisation des personnes témoins de ce type de violence » précise Dominique Gagné.
Ce nouvel outil est un résumé de la Trousse média sur la violence conjugale. Il présente de l'information pertinente pour bien décrire la violence conjugale au Québec : De quoi parle-t-on? Qui sont les victimes? Parmi ces victimes, combien sont des femmes? Qui sont les agresseurs? Combien d’infractions sont commises en contexte conjugal? Vers quelles ressources se tourner?
De plus, il illustre, à l’aide d’exemples tirés des médias, les éléments à considérer pour une couverture adéquate de la violence conjugale, soit :
La violence conjugale se définit comme des agressions psychologiques, verbales, physiques et sexuelles, ainsi que des actes de domination sur le plan économique.
La séparation des conjoints ne met pas nécessairement fin à la violence. En 2019, au Québec, si 55,8 % des infractions contre la personne perpétrées dans un contexte conjugal déclarées à la police ont été commises par le conjoint ou la conjointe, 44,2 % des infractions étaient le fait d’un ancien conjoint ou d’une ancienne conjointe.1
Même si elle est subie par les deux sexes, la violence conjugale touche majoritairement les femmes, peu importe la culture, le statut social ou le revenu. Selon les plus récentes données, 80 % des personnes victimes d’une infraction commise en contexte conjugal en 2019 étaient des femmes.1
Si vous êtes victime ou témoin de violence conjugale, n’hésitez pas à contacter SOS violence conjugale, une ressource d’aide et d’écoute : 1 800-363-9010
Pour consulter le document : Le traitement médiatique de la violence conjugale : Outil à l’intention des professionnels et professionnelles des médias d’information
Pour consulter la trousse média sur la violence conjugale : https://www.inspq.qc.ca/violence-conjugale
SOURCE : Institut national de santé publique du Québec
Renseignements :Isabelle Girard, conseillère en communicationInstitut national de santé publique du Québec[email protected]
Liens connexesRapport québécois sur la violence et la santé – Violence conjugale https://www.inspq.qc.ca/rapport-quebecois-sur-la-violence-et-la-sante/la-violence-conjugaleRapport d’analyse des décès liés à la violence conjugale au Québec entre 2008-2018 https://www.inspq.qc.ca/publications/2766Institut national de santé publique du Québec : www.inspq.qc.ca
1 Ministère de la Sécurité publique (2021)
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