Il est des objets qui appartiennent tant à notre quotidien qu’on ne les voit plus, comme ces verres Duralex de la cantine ou ces boules de Noël en verre soufflé qu’on suspend chaque année au sapin. Des touristes viennent de loin, parfois, pour acheter ces objets, entre madeleines de Proust et échantillons d’un art de vivre à la française.
Certaines de ces créations sont nées il y a belle lurette et ont traversé les époques, comme le bleu de Gien, né en 1872, le couteau Laguiole, originaire de l’Aveyron, ou le vélo Solex, qui reprendra du service en version électrique en 2022.
D’autres, également à succès, ont été conçues très récemment grâce au flair et à l’enthousiasme de jeunes entrepreneurs, de ceux qui ont lancé la brosse à dents « bio » Bioseptyl, Le Biberon français ou Le Parapluie de Cherbourg.
En ces temps de pandémie et d’économie au ralenti, ce retour aux savoir-faire locaux, au respect de la qualité et de l’environnement, dans des manufactures françaises, a plus que jamais le vent en poupe.
Voici une sélection de trente objets d’hier et d’aujourd’hui qui ont été rêvés, conçus et fabriqués dans l’Hexagone.
Créé au XVe siècle pour surveiller du coin de l’œil les clients d’une boutique, soupçonné d’avoir des pouvoirs magiques, il est aujourd’hui un classique très recherché des intérieurs design.
Le nom de ce miroir à la forme convexe aura plusieurs fois varié selon les époques. D’abord appelé « miroir de banquier », pour décrire son premier usage tel qu’il apparaît en Europe du Nord au XVe siècle, il permettait aux marchands de surveiller du coin de l’œil les clients d’une boutique ou d’une officine tout en restant assis à son bureau. Les peintres flamands sont les premiers à jouer avec les multiples angles de vue de cet objet qu’ils glissent dans leurs tableaux. Jan van Eyck avec son tableau Les Epoux Arnolfini (1434), Petrus Christus avec Un orfèvre dans son atelier (1449) ou encore Quentin Metsys avec Le Prêteur et sa femme (1514) font apparaître dans les miroirs convexes des seconds plans riches de nouveaux personnages, donnant ainsi une profondeur aux scènes peintes.
Mais très vite, on prête aussi à ce miroir bombé des pouvoirs magiques et le voilà qui prend l’appellation d’« œil de sorcière », protection superstitieuse des habitations. Les domestiques des intérieurs bourgeois les redoutent car ils se pensent constamment épiés. L’objet devient ainsi l’ancêtre des caméras de surveillance. Illuminant les coins sombres, son côté diffuseur de lumière va renforcer l’intérêt de l’utiliser dans la décoration d’intérieur et il y trouve une place durable.
Orné d’un cadre de métal doré, le miroir convexe connaît en France une nouvelle appellation dans les années 1940, celle de « miroir soleil ». C’est Gilbert Poillerat (1902-1988), décorateur et ferronnier d’art français formé à l’école Boulle, qui lui offre l’une de ses plus belles déclinaisons avec le Chaty Vallauris. Fabriqué dans les Alpes-Maritimes, ce miroir devient très à la mode dans les années 1950 et se vend encore très cher dans certaines ventes aux enchères pour des modèles originaux.
De nos jours, le miroir bombé reste un classique très recherché dans les intérieurs design, souvent chiné dans les brocantes. En apposant plusieurs modèles sur un mur, les différents reflets donnant réellement l’impression d’agrandir la pièce. Il s’agit donc bien d’un miroir… magique ! Les éditions Sentou ont sorti une réédition récente très épurée qu’ils ont d’ailleurs nommée Endora, du nom de la belle-mère envahissante de la mythique série Ma sorcière bien-aimée (250 euros).
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