Le Groupe de la Banque mondiale a pour double objectif de mettre fin à l’extrême pauvreté et de promouvoir une prospérité partagée. Cette mission sous-tend ses activités d’analyse, de financement et de mobilisation dans plus de 145 pays clients. Pendant près de 25 ans, l'extrême pauvreté, qui fait l’objet du premier des Objectifs de développement durable, n'a cessé de reculer.
Or, aujourd’hui, pour la première fois en une génération, la lutte contre la pauvreté a régressé.
Pour la première fois depuis plus de 20 ans, le taux mondial d'extrême pauvreté a augmenté en 2020, sous l’effet des conséquences aggravantes de la pandémie de COVID-19 sur la réduction de la pauvreté, déjà freinée par les conflits et le changement climatique. Environ 100 millions de personnes supplémentaires (a) vivent désormais dans la pauvreté en raison de la pandémie.
En 2018, quatre personnes sur cinq sous le seuil international de pauvreté vivaient en milieu rural.
Aujourd’hui, la conjonction de la COVID-19, des conflits et du changement climatique risque de précipiter de nouveau dans l'extrême pauvreté un grand nombre de personnes en situation précaire.
Par rapport aux populations en situation de pauvreté chronique, ces « nouveaux pauvres » seront probablement plus susceptibles de :
Jusqu’à 80 % d’entre eux environ pourraient se concentrer dans des pays à revenu intermédiaire, l'Inde et le Nigéria étant fortement touchés.
Selon de nouvelles estimations, le changement climatique entraînera 68 à 132 millions de personnes dans la pauvreté à l'horizon 2030. Il représente une menace particulièrement grave pour les pays d'Afrique subsaharienne et d'Asie du Sud, ces deux régions concentrant la plupart des pauvres de la planète. Dans un certain nombre de pays, comme le Népal, le Cameroun, le Libéria et la République centrafricaine, une grande partie des pauvres vivent dans des zones à la fois en situation de conflit et fortement exposées aux inondations.
En déclenchant une catastrophe économique planétaire dont les ondes de choc continuent de se propager, la pandémie de COVID-19 constitue aujourd’hui la menace la plus récente et la plus immédiate pour la réduction de la pauvreté. Sans une riposte mondiale à la hauteur des enjeux, les effets conjugués de la pandémie et de ses conséquences économiques, des conflits armés et des dérèglements climatiques engendreront de lourds coûts humains et économiques, et ce pour longtemps.
Nos derniers travaux de recherche indiquent que la plupart des pays ressentiront les effets de cette crise très probablement jusqu’en 2030. Dans ces conditions, l'objectif visant à ramener sous la barre des 3 % le taux d'extrême pauvreté dans le monde d'ici à 2030, qui était déjà compromis avant la crise sanitaire, sera désormais inaccessible en l’absence de mesures rapides, significatives et solides.
Les précédents historiques montrent l’importance d’une action rapide et collective pour surmonter cette crise.
Dernière mise à jour: oct. 14, 2021
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