Par Frédérique Verley
Violette : “Quand j’étais petite, je voyais toujours Météorites et Terracota dans les salles de bains des mères et grand mères de mes copines. Du coup, dans ma tête, c’était vraiment les deux accessoires indispensables pour devenir une femme. Il y avait déjà cette connexion émotionnelle avec la maison. Aujourd’hui, j’ai toujours cette idée de marque de luxe certes, faisant partie intégrante du patrimoine français, mais peut-être un tout petit peu ancrée dans le passé. Guerlain a presque 200 ans et j’ai juste envie de raconter l’histoire de cette incroyable maison à ma façon. Il y a tout à dire, tout à faire. C’est en même temps une page blanche et pas du tout. Mais je compte bien y apporter ma petite touche d’épices, ça c’est sûr…”
“Grâce à la création de ma propre marque ces dernières années, j’ai vraiment une compréhension différente des process de fabrication. Avant, j’avais mes idées et je ne comprenais pas bien pourquoi ça ne suivait pas en termes de temps, de développement, de coûts ou d’impact sur l’environnement. Aujourd'hui, grâce à ma marque, avec laquelle je suis très engagée, j’ai davantage conscience de toute la chaîne de production, des limitations, des packagings plus éco-responsables que l’on peut utiliser aussi. Cela me rend plus compréhensive, plus productive, plus proactive. Mais ça ne m’enlève pas ma folie bien sûr. Car je sais désormais ce que je peux obtenir, en mettant un peu la pression aux chimistes par exemple. Développer ma marque m’a aussi permis de prendre conscience que raconter une histoire pour une collection, c’est capital. Les “Meet & Greet” avec les clientes sont particulièrement importants pour avoir une connexion avec les consommateurs. Chacun parle avec le cœur, sans considération marketing. On peut vraiment échanger de façon profonde sur la beauté. De façon générale, le côté humain compte beaucoup pour moi. C’est ce que j’aimerais mettre en place chez Guerlain.”
Par Louise Lethiec
“Quand je me suis plongée dans les archives Guerlain, deux produits m’ont particulièrement fascinée. Le premier est un mini-poudrier en laiton avec une houpette logée dans le capot, et au dos, un petit miroir en mercure rétrécissant qui permet d’observer son visage tout entier (entre 1900 et 1930). Le second est un rouge à lèvres, baptisé Rouge d’Enfer, qui s’ouvre et se ferme grâce à un étui accroché par des petites chaînes (1925). Il faut dire que j’aime particulièrement les objets de beauté. Alors aujourd’hui, il y a bien le Rouge G, comme la ligne Luxurious Velvet avec ses étuis ultra-luxueux en velours upcyclé, que nous présentons aujourd’hui, mais il est assez imposant, un peu moins “on-the-go”. À l'époque, tout était petit et très bien pensé pour aller partout avec soi, très pratique pour une gestuelle quotidienne. Ils sont à la fois très luxe et passe-partout je trouve. C’est cette dualité que j’aimerais recréer. Dans le futur, j’aimerais retravailler les Météorites. Pour moi, Guerlain, c’est un peu la haute couture de la beauté. Il faut que tout soit impeccable. Donc j’aimerais repenser les objets, repenser les formules, toujours avec ce souci du détail, mais avec une petite touche espiègle. C’est quand même pour ça que je suis là.”
“Côté image, j’ai envie d’emmener Guerlain vers une femme plurielle. Il faut qu’on continue à faire du luxe, bien sûr. Mais avec beaucoup moins de lumière artificielle, beaucoup moins de retouches. Avec de la diversité, en âge aussi. C’est mon combat actuel. Aujourd’hui, passés 40 ans, les femmes n’existent plus. Elles redeviennent intéressantes passé 65 ans, avec les cheveux blancs s’il vous plaît. J’avoue que ça me rend dingue. Guerlain doit absolument s’adresser à toutes ces femmes situées entre les deux. Je voudrais aussi impulser une certaine fraîcheur. Dans toute imperfection, il y a une fragilité et une sensibilité qui rendent unique. Ce fameux “je ne sais quoi", très français, que je perçois d’autant mieux aujourd’hui que je vis aux Etats-Unis. Il faut que Guerlain, grande maison, n’ait pas peur de dire que l’imperfection, c’est parfait en fait. J’ai envie de secouer un peu tout ça…”
A découvrir avec la dernière collection de Rouge G 100% mats, Luxurious Velvet. 36 € l'écrin, 35 € la recharge.
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