"La bronchiolite est une atteinte infectieuse virale qui touche les petites bronches,les bronchioles", explique le Pr Christophe Delacourt, pneumo-pédiatre à l'hôpital Necker. La maladie se définit par un épisode aigu de gêne respiratoire (séquence rhinite suivie de signes respiratoires : toux, sibilants et/ou crépitants, accompagnés ou non d'une polypnée et/ou de signes de lutte respiratoire) à toute période de l'année. En France, elle touche 30% des nourrissons de moins de 2 ans chaque hiver ; 2 à 3% des moins d'un an sont hospitalisés par an pour une bronchiolite sévère.. Quels sont les signes d'alerte de la bronchiolite ? Que faire ? Quand s'inquiéter ? Quels risques d'hospitalisation ? Combien de temps elle dure ? Infos.
"La bronchiolite est une atteinte infectieuse virale qui touche les petites bronches,les bronchioles", explique le Pr Christophe Delacourt, pneumo-pédiatre à l'hôpital Necker. La maladie se définit par un épisode aigu de gêne respiratoire (séquence rhinite suivie de signes respiratoires : toux, sibilants et/ou crépitants, accompagnés ou non d'une polypnée et/ou de signes de lutte respiratoire) à toute période de l'année. En France, elle touche 30% des nourrissons de moins de 2 ans chaque hiver ; 2 à 3% des moins d'un an sont hospitalisés par an pour une bronchiolite sévère.
Le terme de "bronchiolite" regroupe l'ensemble des bronchiolites obstructives dues à différents virus mais le virus respiratoire syncytial (VRS) est le plus fréquent (60 à 75% des bronchiolites) et celui qui cause la bronchiolite chez le nourrisson : avant l'âge de 2 ans, plus de 9 enfants sur 10 ont été en contact avec ce pneumovirus. Les bronchiolites à VRS sont particulièrement sévères. Le risque d'hospitalisation est plus élevé que dans les autres bronchiolites.
Selon Santé Publique France, dans la majorité des cas, la bronchiolite guérit spontanément au bout de 5 à 10 jours mais la toux peut persister pendant 2 à 4 semaines.
La bronchiolite est une pathologie virale qui touche chaque année environ 500 000 enfants de 0 à 2 ans, avec un pic entre 3 et 6 mois. Elle touche spécifiquement les enfants en bas âge ce qui peut s'expliquer par le fait que leur système immunitaire est encore en cours de développement. On estime que la quasi totalité des enfants de moins de deux ans contracteront ce virus, et qu'un tiers d'entre eux développeront une bronchiolite. "Le VRS seul représente la moitié des bronchiolites. L'autre moitié sera imputable au VRS associé à un autre virus, ou à un autre virus seul", détaille-t-il. Les adultes et les grands enfants qui sont porteurs du virus respiratoire syncytial n'ont habituellement aucun signe ou ont un simple rhume.
► 30% des nourrissons de moins de 2 ans sont touchés chaque hiver ► 2 à 3% des nourrissons de moins d'1 an sont hospitalisés par an pour bronchiolite sévère |
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Le terme de "bronchiolite" regroupe l'ensemble des bronchiolites obstructives dues à différents virus mais le virus respiratoire syncytial (VRS) est le plus fréquent et celui qui cause la bronchiolite chez le nourrisson : avant l'âge de 2 ans, plus de 9 enfants sur 10 ont été en contact avec ce pneumovirus. "Le calibre des bronchioles d'un nourrisson est très petit. L'infection virale va toucher la paroi de ces bronchioles, et va entraîner une réaction inflammatoire, un œdème de la paroi et une hyper-sécrétion qui vont aboutir à l'obstruction de ces bronchioles. Cette obstruction est d'autant plus facile que le calibre de ces bronchioles est naturellement petit", explique le Pr Delacourt. Par ailleurs, le nourrisson garçon a des bronches légèrement plus étroites que celles d'une fille, ce qui explique qu'il soit plus régulièrement touché. "A partir du moment où les bronchioles sont obstruées, la répartition de l'air dans le poumon se fait de façon hétérogène, ce qui occasionne un sifflement", ajoute-t-il.
"Les premiers signes d'infection virale sont un nez qui coule et une toux légère. Puis va s'installer progressivement une gêne respiratoire plus ou moins importante, et ce bruit de sifflement assez caractéristique", détaille le praticien. Surviennent ensuite une toux grasse et productive, et une diminution de l'alimentation causée par la gêne respiratoire. En plus de ces signes digestifs, l'enfant pourra présenter une irritabilité, de la fatigue et une fièvre modérée. Une toux légère isolée peut être observée jusqu'à 4 semaines. "Dès l'apparition de ces symptômes consultez votre médecin ou pédiatre de ville" recommande le réseau Bronchiolite d'Ile-de-France.
La bronchiolite est une maladie virale très contagieuse. Le VRS se transmet très facilement, soit par contact direct, via les sécrétions respiratoires, soit par transmission indirecte : mains, jouets, vêtements… Le rhume de l'enfant et de l'adulte peut être à l'origine d'une bronchiolite chez le nourrisson. Le lavage des mains est primordial.
La bronchiolite est habituellement facilement diagnostiquée par l'examen clinique du médecin, sans besoin d'examens complémentaires. "Le médecin va rechercher les signes nécessitant une éventuelle surveillance hospitalière, pour savoir si la bronchiolite peut être prise en charge de façon simple à domicile", conclut-il.
La bronchiolite du nourrisson évolue naturellement vers la guérison en moyenne sous 10 jours. "C'est une infection virale, il faut donc faut donc se limiter aux mesures symptomatiques, et attendre que l'infection passe et que les bronches se réparent. Il n'y a pas de traitement spécifique pour cela", détaille le pédiatre. Dès l'apparition des symptômes, il faut consulter le médecin traitant ou le pédiatre.
► Les formes légères ne nécessitent pas d'hospitalisation, rappelle la Haute Autorité de Santé : le médecin de premier recours (médecin généraliste, pédiatre, PMI…) explique la technique du lavage de nez aux parents et leur donne des conseils pour surveiller l'évolution de l'état de santé de leur enfant afin qu'ils sachent réagir en cas de signes d'alerte.
► Les formes modérées font l'objet d'une évaluation pouvant orienter les nourrissons vers une prise en charge en ville ou, au cas par cas, à l'hôpital.
► Les formes graves sont orientées d'emblée vers l'hôpital et si nécessaire vers une unité de soins intensifs. Les très jeunes enfants de moins de 6 semaines relèvent aussi d'une surveillance hospitalière systématique.
Pour soulager le petit patient, il faut :
Les techniques de kinésithérapie respiratoires traditionnelles comme le clapping ou la vibration par exemple sont contre-indiquées par la HAS. "La technique de l'augmentation du flux expiratoire (AFE) n'est pas efficace dans la prise en charge des nourrissons hospitalisés pour une bronchiolite aiguë, ajoute l'autorité. N'ayant pas fait la preuve de son efficacité pour les formes de bronchiolites traitées en ambulatoire non plus, elle n'est donc pas recommandée."
Il s'agit d'un geste indolore qui consiste à instiller du sérum dans les narines pour évacuer les sécrétions nasales et soulager le nourrisson.
Bronchodilatateurs, adrénaline, sérum salé hypertonique, nébulisation de sérum salé hypertonique, antibiothérapie systématique... Le traitement médicamenteux n'est pas indiqué dans la prise en charge de la bronchiolite aiguë. L'antibiothérapie doit être réservée aux cas rares de surinfection bactérienne. Les sirops antitussifs et les fluidifiants bronchiques sont carrément contre-indiqués.
La kinésithérapie respiratoire n'est plus recommandée dans le traitement de la bronchiolite des enfants de moins de 12 mois par la Haute Autorité de Santé depuis novembre 2019. Les techniques de kinésithérapie respiratoires traditionnelles comme le clapping ou la vibration par exemple sont même contre-indiquées par la HAS. "L'analyse actuelle de la littérature ne permet pas de constater un effet bénéfique"justifie-t-elle. Plusieurs études ont montré que la kiné respiratoire ne réduisait pas le temps d'hospitalisation de nourrissons atteints de bronchiolite. Pour les syndicats de kinésithérapeutes, leur prise en charge "va bien plus loin que le simple drainage bronchique" . "Le kinésithérapeute ausculte, évalue et réoriente le bébé vers les urgences ou le médecin traitant au besoin. Il rassure et accompagne les parents. C'est un acteur-clé de l'éducation à la santé" ont-ils rappelé dans un communiqué. Sans oublier que "la mise en place de réseaux de kinésithérapeutes dès les années 2000 a permis de réduire de manière significative le recours aux urgences". En pratique, la kinésithérapie respiratoire est encore utilisée chez certains enfants atteints de bronchiolite mais plutôt chez ceux pour qui la maladie est moins obstructive.
Il faut surveiller un enfant atteint de bronchiolite surtout les 48 premières heures par rapport au début des symptômes respiratoires car c'est la période pendant laquelle tout est susceptible de s'aggraver.
Certains signes, s'ils persistent après un lavage de nez, nécessitent de prendre un rendez-vous avec un médecin pour que votre bébé soit réexaminé :
Il faut appeler le Samu au 15 ou se rendre aux Urgences si le bébé :
La bronchiolite est la première cause d'hospitalisation en pédiatrie pendant l'hiver. "Les éléments d'inquiétude qui vont amener le médecin à préconiser une prise en charge hospitalière sont : une sous-alimentation importante, une gêne respiratoire très importante, ou le fait qu'il paraisse très endormi et peu actif", prévient le Pr Delacourt. Dans les stades les plus graves, l'hospitalisation peut se faire en unité de soins intensifs ou de réanimation. La bronchiolite du nourrisson est une pathologie à prendre au sérieux, notamment chez les très jeunes enfants, et en particulier ceux de moins de 6 semaines. Dans ce cas, la prise en charge en milieu hospitalier est nécessaire, "car ils sont plus à risque de faire des apnées respiratoires", précise le médecin.
Certains enfants plus fragiles sont particulièrement à risque de complications sévères de la bronchiolite, comme ceux atteints par d'autres pathologies et les prématurés. Pour ceux-ci il existe un traitement préventif. Il s'agit d'injections d'anticorps (Palivizumab), à faire mensuellement durant les deux premiers hivers, et protégeant vis-à-vis du VRS. Pour les autres enfants, notamment les moins de 12 mois, plusieurs conseils de prévention de la bronchiolite doivent être appliqués.
"Le virus de la bronchiolite survient par épidémie hivernale. Il débute généralement début novembre pour s'achever à la fin janvier. Le pic épidémique est atteint dans la première quinzaine de décembre", précise le praticien. Une saison typique de bronchiolite est à l'origine, chaque semaine, de 5 à 6 000 passages aux urgences pédiatriques et d'environ 2 000 hospitalisations en France, rappelait le Conseil Scientifique du Covid dans un Avis d'octobre 2021.
Merci au Pr Christophe Delacourt, Service de Pneumologie-allergologie - Hôpital Necker-Enfants malades - AP-HP.
Sources :
"Une situation apaisée : quand et comment alléger ?" Avis du Conseil scientifique COVID-19 5 octobre 2021.
Bronchiolite : bilan de la surveillance hivernale 2020-2021. Santé publique France. Mis à jour le 12 aout 2021.
Bronchiolite à VRS : une maladie potentiellement grave pour les nourrissons qui nécessite une vigilance accrue dès maintenant et pour tout l'hiver. Communiqué de presse AstraZeneca. 30 septembre 2021.
Prise en charge du 1er épisode de bronchiolite aigue chez le nourrisson de moins de 12 mois. Recommandation de bonne pratique- 14 novembre 2019.
Bronchiolite : les recommandations de la HAS mal interprétées. La kinésithérapie est importante dans la prise en charge globale de la bronchiolite du nourrisson, 14 novembre 2019.
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