« Une femme du monde », prostituée et mère courage

Une femme du monde *

de Cécile Ducrocq

Film français, 1 h 35

Loin des femmes contraintes par des réseaux de se prostituer, Marie a choisi d’être travailleuse du sexe. Elle exerce cette activité à Strasbourg depuis vingt ans sans s’en cacher auprès de ses proches. Indépendante, elle appartient à un collectif pour obtenir la reconnaissance d’un statut et la fin de la pénalisation des clients dont elles pâtissent. Ses habitués et ses routines lui permettent de boucler ses fins de mois.

Lorsque son fils Adrien, en pleine dérive adolescente, est renvoyé de son lycée où il préparait un bac professionnel, Marie ne voit qu’une seule option pour qu’il ne décroche pas de la scolarité : l’entrée dans une prestigieuse école de cuisine. Mais si Adrien réussit le concours d’entrée, elle devra s’acquitter de frais d’inscription très élevés. Or, les prostituées africaines, obligées par des proxénètes de vendre leur corps dans des conditions sordides à prix cassés, privent Marie d’une partie de ses clients.

Laure Calamy apporte de la profondeur à ce portrait de femme

« Une femme du monde », prostituée et mère courage

L’énergie de Laure Calamy, César de la meilleure actrice pour son rôle dans le charmant Antoinette dans les Cévennes, de Caroline Vignal, porte Une femme du monde, auquel il manque néanmoins un point de vue. S’il montre avec crudité quelques passes, le film n’est pas une chronique du quotidien de la prostitution. Il se concentre davantage sur la quête d’argent de Marie et ses conséquences. Confrontée au refus d’un prêt par son banquier et ses parents, elle doit chercher des façons plus rémunératrices d’exercer son métier et renoncer à la règle d’indépendance qu’elle s’était donnée.

Le récit paraît en oublier Adrien, adolescent rebelle et mutique, alors que c’est pour lui que sa mère se démène. Leur relation, âpre et conflictuelle, n’est pas suffisamment fouillée et ce qu’il ressent face au métier de sa mère demeure trop dans l’ombre. Reste l’interprétation de Laure Calamy, dans ce personnage de mère courage atypique. Elle reprend le rôle que Cécile Ducrocq lui avait confié dans un court métrage, La Contre-allée, inspiré de la rencontre de la réalisatrice avec une prostituée. Impressionnante de naturel, l’actrice apporte de la profondeur à ce portrait de femme.

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