Bye-bye les nausées et les vomissements, bye-bye la crainte des fausses couches, bonjour le joli ventre qui s’arrondit et l’énergie qui revient ! Le quatrième mois de grossesse est celui où la future maman s’épanouit - au sens propre comme au figuré - et celui où il faut commencer à aborder le projet de naissance. Et oui, déjà !
Le quatrième mois débute la quatorzième semaine de grossesse (ou seizième semaine d’aménorrhée). « En général, lorsqu’on attaque le deuxième trimestre, on se sent beaucoup mieux, avoue Marianne Benoit Truong Canh, sage-femme échographiste et vice-présidente du Conseil national de l'Ordre des sages-femmes. La fatigue diminue, l’énergie revient et les nausées et vomissements deviennent (normalement !) un lointain souvenir ». C’est le moment de commencer à réfléchir à son projet de naissance.
Si le ventre continue joliment à s’arrondir - vous obligeant à faire du shopping pour trouver des tenues plus adaptées ! – les seins prennent eux aussi de l’ampleur. Profitez-en pour vous offrir un nouveau soutien-gorge confortable et adapté à votre poitrine. Vous avez des fringales ? C’est normal. Celles-ci sont liées au changement du métabolisme glucidique pendant la grossesse. En effet, le pancréas réagit à tout apport alimentaire – notamment le sucre – par une sécrétion excessive d’insuline. Il est important de fragmenter vos repas dans la journée – cinq petits plutôt que trois gros – et de privilégier les sucres complexes (céréales complètes ou demi-complètes, légumes secs, pâtes, pommes de terre, etc.) au détriment des sucres simples (barres chocolatées, confiture, sodas, pâtisseries, bonbons, glaces, etc.).
Après un premier trimestre où la grossesse n’est pas encore visible, l’entrée dans le quatrième mois et le deuxième trimestre est celui où tout devient d’un seul coup concret. Le corps se transforme, modifiant votre apparence physique mais aussi votre identité. « La grossesse est un grand chamboulement sur le plan physiologique mais aussi psychologique, confirme la sage-femme Sandrine Brame. La femme devient mère et certaines angoisses peuvent réapparaître. En cas de nécessité, on n’hésitera pas à orienter la future maman vers un psychologue pour parler de ses doutes ou de ses inquiétudes ».
La consultation du quatrième mois est la deuxième des sept consultations obligatoires. À cette occasion, votre praticien en profitera pour faire le point sur votre état de santé général. Il vous demandera par exemple si vous avez eu récemment de la fièvre, une éruption cutanée, des soucis digestifs en particulier des brûlures d’estomac, des saignements vaginaux, etc. N’hésitez pas à lui confier vos inquiétudes et les petits maux qui vous chiffonnent (mycose, douleurs ligamentaires, etc.). Celui-ci vérifiera ensuite votre tension artérielle, votre poids ainsi que la mesure de la hauteur utérine et du périmètre ombilical à l’aide d’un mètre-ruban. « Cela permet de dépister les éventuelles anomalies de croissance du fœtus, explique Sandrime Brame. Puis, le praticien écoute les battements du cœur du futur bébé à l’aide d’un petit appareil à ultrasons et l’examen se termine généralement par un toucher vaginal afin de vérifier le col utérin (longueur et ouverture), mais ce n’est pas systématique ».
Le médecin vérifiera également les résultats des derniers examens - sérologie de la rubéole, dépistage de la toxoplasmose (à renouveler tous les mois en cas de négativité), groupe sanguin, détection du sucre et de l’albumine dans les urines, etc. – et prescrira un dépistage du diabète de grossesse (à réaliser au sixième mois), ainsi qu’un dosage des agglutinines anti-Rhésus si la future maman est de groupe sanguin Rhésus négatif.
En plus des sept consultations médicales obligatoires (voir au-dessus), l’entretien prénatal du quatrième mois de grossesse offre la possibilité aux couples qui le souhaitent d’échanger avec une sage-femme sur leur projet de naissance et de confier leurs doutes ou leurs inquiétudes face à l’arrivée du futur bébé. « Ce n’est pas une consultation médicale et l’entretien n’est pas obligatoire, confie Sandrine Brame, sage-femme hospitalière. Mais ce moment d’échange est très utile pour mieux vivre sa grossesse. On en profite pour évoquer les conditions de vie et de travail, les éventuels soucis de santé, la façon dont la femme enceinte vit sa grossesse, les difficultés qu’elle rencontre au quotidien, son environnement familial, ses craintes par rapport à l’accouchement ainsi qu’à l’arrivée du bébé, etc. C’est également le moment de faire le point sur les addictions (tabac, alcool, cannabis) et éventuellement d’orienter la future maman vers des consultations spécialisées (sevrage tabagique, etc.) ».
Généralement réalisé par une sage-femme (libérale ou à la maternité), l’entretien prénatal dure en moyenne quarante-cinq minutes. « On échange également avec le couple sur son projet de naissance, poursuit Sandrine Brame. Par exemple : comment celui-ci envisage l’accouchement ? L’arrivée du bébé ? Etc. Certains vont souhaiter un accouchement le plus physiologique possible ; quand d’autres vont opter d’emblée pour une péridurale. On essaiera aussi de mettre en place une préparation à la naissance adaptée - yoga, haptonomie, sophrologie, etc. – en fonction des attentes et des envies des futurs parents »
Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) seulement 70 % des femmes enceintes estiment que la consommation de médicaments est déconseillée durant la grossesse. Or, la prise d’un médicament peut avoir des répercussions (effets malformatifs, foetotoxiques) très importantes sur le fœtus. Vous avez un doute sur un médicament ? Avant de faire de l’automédication, parlez-en à votre médecin, votre sage-femme ou votre pharmacien. Vous pouvez également consulter le site de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ou sur celui du Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT) qui répertorie les médicaments et leurs risques pendant la grossesse.
S’inscrire aux cours de préparation à la naissance ! « Vous y apprendrez l’adaptation respiratoire aux différentes phases de l’accouchement ainsi que la relaxation périnéale et générale, toutes deux facilitatrices, précisent les auteurs du Grand Livre de ma Grossesse. C’est aussi un « lieu de parole » où tout est abordé : les anesthésies (péridurale et autres), l’épisiotomie, l’allaitement, la contraception après la naissance, etc. »
Au début du quatrième mois de grossesse, le fœtus pèse 110 g et mesure 13 cm. Son cerveau possède déjà ses principales structures et son visage est déjà bien dessiné. Sa croissance est rapide. D’ici le cinquième mois, il aura gagné 6 centimètres et doublé son poids (200 g) !
Oui, vous n’avez pas rêvé ! Ce n’est pas votre imagination qui vous joue un tour. C’est bien votre bébé qui bouge. À partir de seize à dix-huit semaines d’aménorrhée, vous commencez à percevoir ses mouvements. Et il s’en donne à cœur joie ! « Ces mouvements sont essentiels à la bonne conformation des articulations de ses membres. Le cartilage de ses segments doit « s’user » de telle sorte que tous les mouvements de flexion-extension soient possibles, expliquent les auteurs du Grand livre de la grossesse. Votre bébé est également capable d’entendre ! Ses oreilles sont bien développées et les échographistes peuvent souvent observer ses réactions au passage de la sonde qui émet des ultrasons ».
Collège national des gynécologues-obstétriciens français (CNGOF).
Le grand livre de ma grossesse, écrit à l’initiative du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, sous la direction du Pr Bernard Hédon, éditions Eyrolles.
A lire aussiAuteur : Sophie Helouard, journaliste santéExpertes : Sandrine Brame, sage-femme hospitalière ; Marianne Benoit Truong Canh, sage-femme échographiste et vice-présidente de l'Ordre national des sages-femmes Article publié le
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